Dragons
Contient : terre (15)(...) Il est symboliquement relié aux quatre éléments : par son caractère reptilien, le dragon appartient à laterre, et il vit souvent dans grottes et cavernes, mais il ne dédaigne pas non plus un habitat plus aquatique, fleuves ou mers, voire de gros nuages d'orage. (...)
Dans les légendes de l'Inde et de tout le Sud-Est asiatique, des dragons à tête humaine surmontée d'un capuchon à tête de cobra, les nagas, sont les habitants du domaine souterrain où ils gardent jalousement les trésors de laTerre. Ils ont pour ennemis naturels des vautours mythiques appelée Garudas, dragons aériens opposés aux Nagas, dragons des eaux et de laterre. Mais Naga et Garuda ne sont en fait que deux incarnations de Vishnou, les deux aspects de la substance divine, en qui ils se réconcilient. (...)
C'est lui qui provoque la fertilité du sol et la fécondité des femmes. Il est le gardien et protecteur, le médiateur entre le ciel et laterre. Ce Naga serait peut-être à rapprocher de l'Uraeus, ou cobra en colère, qui orne le front du Pharaon, concentrant en lui les propriétés du soleil, vivifiantes et fécondantes, mais capables aussi de tuer, en désséchant ou brûlant. Ce cobra, gardien de la sagesse du Pharaon et symbole de son rôle de médiateur entreterreet ciel, est associé à la coiffe royale en vautour du Pharaon, réunissant encore le serpent et l'oiseau. (...)
Céleste et chtonien, gardien des eaux, crachant le feu, à la fois Yin et Yang, le Dragon chinois réunit les principes opposés de l'univers : le feu et l'eau, le ciel et laterre. Les dragons font partie des mythes fondateurs de la civilisation chinoise, et ils sont souvent à l'origine des Dynasties. (...)
Or, malgré tous les efforts de ses ouvriers, et les invocations de ses mages, l'édifice s'écroulait à peine sorti deterre, et de ses fondations s'élevait une clameur terrifiante. Un sacrifice humain s'imposait pour conjurer les mauvais esprits, et Vortigern allait condamner le jeune Merlin, que sa naissance illégitime désignait comme victime idéale, lorsque celui-ci lui donna la solution : 'il y a dessous le sol, juste au point où la construction doit prendre appui, deux dragons énormes. (...)
Mais le Dragon blanc est en route, malheur au Dragon rouge, car il court sa perte.' Nous retrouvons ces dragons habitant laterredans les légendes concernant Mélusine, et, plus généralement, le Vouivre. Laterre, elle-même, a longtemps été comparée à un dragon, et les anciens nommaient Veines du Dragon ces courants telluriques qu'ils essayaient de concentrer en y élevant pierres levées et monuments. Retournons en Chine, où paraît-il, en 1894, ce n'est pas si lointain, le gouverneur de la Province de Moukden interdit la construction d'un chemin de fer : on croyait en effet qu'un dragon vivait sousterreà cet endroit, et l'on craignait que les trains ne lui brisent la colonne vertébrale... De nombreux dragons hantent le ciel de la Chine. (...)
La deuxième est nommée 'dragon des champs', à l'image du germe qui croît, mais n'est pas encore visible. La troisième se nomme 'dragon visible', et symbolise le germe apparaissant hors deterre. La quatrième est le 'dragon bondissant' : la plante croît et donne ses fruits. La cinquième est dite 'dragon volant', à l'image des graines et pollen qui essaiment. (...)
Ces cérémonies sont à rapprocher des Fêtes des rogations qui au printemps, au moment du réveil de laterre, allient les prières et les bénédictions des champs aux processions d'effigies de dragons liées à la tradition locale, et variant selon les régions : Tarasque et Drac dans la vallée du Rhône, Lézarde à Provins, Chair-Salée à Troyes, Graouilly à Metz, Dragon-Doré à Douai, Grand-Bailla à Reims, Gargouille à Rouen, et en Poitou Grande-Goule ou Galipote. (...)
Ce trésor que gardent les dragons, quel est-il ? Souvent enfoui au fond d'une caverne, symbole du coeur caché de laTerre, de la matrice où le héros, tel le récipendaire des anciens Mystères d'Eleusis, doit mourir pour renaître, ou caché au fond des mers, le trésor (qu'il soit, selon les légendes, or, pierres précieuses ou Pierre du dragon, perle ou autres joyaux, Oeuf de serpent ou oursin des mers) représente la vie intérieure, et les dragons qui gardent ces trésors, gardiens féroces d'un lieu interdit au profane, ne sont que les images de nos désirs et de nos passions qui nous empêchent d'accéder à ce qu'il y a au plus profond de nous (pourrait-on mieux illustrer la célèbre formule : V. (...)
'), Vikings venus du Nord sur leurs Drakkars et Snekkars à têtes de dragons ou de serpents ; mais aussi par laterre, Mongols et Tatares venus de l'Est, avec leurs étendards décorés de dragons. Le christianisme a intégré cette peur du dragon, en transformant sa signification. (...)
On ne compte plus les tableaux représentant St Michel ou St Georges terrassant le Dragon. L'Apocalypse de St Jean décrit le combat du Dragon, et de la Bête de laTerrecontre l'Agneau divin. Le dragon est enchaîné pour mille ans, puis revient le temps de l'ultime combat, et le dragon vaincu cède sa place au règne définitif de Dieu. (...)Animal fabuleux, héros maléfique ou bienfaisant de nombreux récits et légendes, objet de culte, de terreur sacrée ou de lutte acharnée, le Dragon a marqué de son empreinte presque toutes les civilisations. Il est symboliquement relié aux quatre éléments : par son caractère reptilien, le dragon appartient à la terre, et il vit souvent dans grottes et cavernes, mais il ne dédaigne pas non plus un habitat plus aquatique, fleuves ou mers, voire de gros nuages d'orage. Presque toujours pourvu d'ailes ...