Aventurières, Amazones et Femmes d'Epée
sur Jeux d'Ombres
Contient : liberté (3)(...) Mais il est intéressant de remarquer qu'Howard s'attarde fort peu à détailler ses attraits physiques et pour cause : les aventures d'Agnès sont racontées à la première personne, par l'héroïne elle-même - un choix inattendu, qui permet à Howard d'éviter les « complaisances anatomiques » si répandues dans les récits d'aventure de l'époque et, surtout, de faire parler Agnès de sa propre voix, la voix d'une femme éprise delibertéet d'indépendance, qui n'hésite pas à dégainer l'épée lorsqu'elle l'estime nécessaire... On est là bien loin des stéréotypes faciles précédemment évoqués. (...)
Je bois, je me bats et je vis comme un homme... » Bien vite, Agnès comprend qu'elle ne pourra conserver salibertéqu'en restant seule maîtresse de sa propre vie, ce qui exclut toute histoire d'amour ou tout attachement sentimental - une prise de conscience digne du féminisme le plus radical et qui contraste totalement avec les clichés réducteurs dans lesquels on a trop longtemps enfermé Howard. (...)
En d'autres termes, le mariage est absolument incompatible avec une vie d'aventurière, cette existence supposant une indépendance et unelibertéd'action qu'aucune femme mariée de l'époque ne pourrait posséder. La vie d'une héroïne a donc fatalement bifurqué avant cette étape fatidique. (...)Solomon Kane n'est pas qu'un jeu pour historiens et l'inclusion d'héroïnes capables de manier l'épée fait partie de ces libertés qu'un meneur de jeu doit savoir autoriser, conformément à l'esprit des récits d'aventure en général - et des nouvelles de Robert E. Howard en particulier. Agnès la Noire : Robert E. Howard est surtout célèbre pour ses héros masculins ; il est même régulièrement taxé de machisme ou de sexisme, les comics de Conan le Barbare ayant popularisé l'image du surhomme viril ...