Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : frontière (4)(...) La tribu se déplace lentement, laissant ses troupeaux paître dans les pâturages, mais se dirige lentement et sûrement vers lafrontièrede la nation du vent. Parfois ils s'arrêtent pour faire un peu de commerce avec les autres villages, échangeant des légumes contre une ou deux bêtes en me tenant à l'écart et en me cachant de tout ceux qui pourrait me dénoncer au Seigneur des Hauts Vents. (...)
Je suis presque heureux de partir. Evidemment, presque heureux, c'est déjà trop. La tribu n'est plus qu'à deux heures de lafrontièrelorsque j'entends des cris angoissés venant de l'extérieur pendant l'après midi. Entre deux cris, je perçois le grondement familier d'un groupe de cavalier et le hennissement étrange d'une monture parmi d'autres montures. (...)
Ses soldats ne bougent même pas. Pendant un instant, je pense m'enfuir, je pense à courir et aller me cacher au-delà de lafrontière, pour trouver le destin qui m'y attend, quel qu'il soit. Puis l'instant passe. J'ai fui trop souvent. (...)
Nous ne croisons personne. Nous arrivons devant le repaire de Regard Vif, il est allé se cacher dans les collines grises, lafrontièreseptentrionale de la nation du vent. D'immenses cailloux en fait, fait de pierre ponce. Je n'ai jamais pensé les voir, et aujourd'hui, les circonstances sont plus incroyables et sombres que je ne l'aurais jamais imaginé. (...)