Comment rendre une scène de combat épique (2)
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Contient : combat (38)Comment rendre une scène decombatépique (2) Pour le début de cet article, cliquez ici 2. une scène decombatest un conflit comme les autres. 2.1. les composantes du conflit. Une chose est sûre, c'est que même si on ne sait pas trop ce qu'est un conflit d'un point de vue narratif, une scène decombaten fait très probablement partie. Il n'est pas rare de définir un conflit (et par généralisation un drame ou une histoire) par la phrase suivante : c'est quelqu'un qui veut quelque chose et quelque chose ou quelqu'un tente de l'en empêcher / lui barre la route. (...)
Il suffit de changer un de ces éléments et de réfléchir aux conséquences de ce changement pour faire quelque chose de totalement différent (à moins bien sûr que la seule différence soit de changer groupe de gobelins en groupe de kobolds et de les jouer de la même façon). quelqu'un : qui se bat? combien? en quoi sont-il différents? Qu'est ce qui définit quicombat(un père necombatpas comme un jedi, même si le jedi a un enfant, que le père a reçu un entraînement à l'académie ou qu'il s'agit de la même personne)? Quicombaten apparence? Quicombatvraiment? Est ce que c'est la personne quicombatqui veut vraiment quelque chose ou quelqu'un d'autre? etc... quelque chose : quel est l'objet ducombat? pourquoi se bat-on? pour le plaisir de se battre? pour tuer l'autre, pour sauver une princesse, pour le ralentir, pour le blesser, pour lui apprendre l'humilité, pour prouver qu'on est le meilleur, par amour, pour couvrir ses amis, pour mourir? etc...Combat-on avec conviction, voire enthousiasme, ou malgré soi ? Si lecombatest un moyen et pas une fin (en général), en quoi est il utile? Les choses ne peuvent elles se régler autrement? (...)
Sont ils heureux de pouvoir enfin se battre ou au contraire résignés car n'ayant pas le choix? S'en foutent ils? Que symbolise lecombatentre eux et pour eux? quels comptes ont ils à régler pendant lecombat? Est ce que cela va modifier celui-ci? Est ce que ce qui gène le plus le protagoniste c'est l'antagoniste ou lui même, par exemple parce que ses valeurs ou ses relations avec ce dernier l'inhibent? l'en empêcher : quel est l'objet ducombat? Cf précédemment, mais pourquoi l'en empêcher, empêcher quoi exactement, l'objectif à court terme, à long terme, la fin des pjs, leur succès, n'y a t'il pas d'autres moyens, etc... ? (...)
Avec des plumes et des chatouilles? Des polochons? est il prêt à utiliser des tactiques déloyales? Surtout, est ce que lecombatest vraiment la façon dont l'antagoniste veut nuire aux pj ? Est ce que ce n'est pas une autre opposition qui dégénère encombat? Donc pour se créer un aide de jeu très utile à peu de frais, prenez chacun des points-ci dessous, et trouvez dix exemples. Si vous en trouvez vingt, et que vous rajoutez un type de conflit (au-delà ducombatdonc), la combinatoire fera que vous n'aurez sans doute plus à vous soucier de trouver de nouveaux types de combats pendant très longtemps, voire des scénarios tant ce genre de petites aides va beaucoup plus loin que de simples « tables de rencontres aléatoires ». (...)
Pour que les combats ne paraissent pas superficiels et improvisés mais au contraire immersifs et liés à l'intrigue, il faut donc que chacun semble unique et lisible. Concrètement, cela veut dire qu'en tant que meneur, il faut faire en sorte que dans chaquecombatou presque les joueurs sachent clairement qui veut quoi, qui tente de les en empêcher et comment. Sauf effet particulier, cela permet de s'assurer qu'il n'existe pas decombatanonyme. On ne parle plus de la baston de samedi dernier, mais de quand tel personnage à empêcher tel adversaire de capturer tel pnj (par exemple). Il doit y avoir un enjeu derrière chaquecombat, un but, un sens. Parfois, ils devront combattre pour obtenir ce qu'ils souhaitent, parfois pour empêcher quelqu'un d'autre de le faire, mais ça doit être clair pour eux. (...)
Il existe bien sûr des cas où ces objectifs ne sont pas clairs (les pjs se font agressés par des inconnus, où l'objectif des protagonistes changent en cours decombat), mais ces effets n'auront que plus d'impact que s'ils sont utilisés rarement. Il est très difficile de faire remarquer que l'attaque d'un groupe de nomade est incompréhensible si les personnages se font agresser tous les quarts d'heures sans raison autre que tenir les joueurs occupés. (...)
augmenter les enjeux et les choix. Dans pas mal de tables de jdr, il y a un véritable paradoxe concernant les scènes decombat. Alors qu'en théorie il devrait s'agir du principal moment où les joueurs risquent de perdre leurs personnages et donc où les enjeux sont maximum, ils sont souvent vus comme une sorte de récréation bienvenue. (...)
Pour autant, un des principales caractéristiques des combats épiques, c'est bien l'enjeu. Et pour augmenter l'intérêt d'uncombat, augmenter les enjeux est presque toujours une stratégie payante. Par contre, il faut veiller à le faire progressivement, même si les transitions peuvent être brutales... Pour les joueurs qui l'ont déjà fait au moins une fois (cad presque tous), rien de plus chiant que de devoir encore une fois sauver le monde. (...)
Nombreux sont les meneurs à avoir mal dosé et à avoir franchi la ligne blanche (moi le premier). Dans uncombatc'est exactement la même chose. Si au milieu d'uncombat, au lieu de porter un coup, l'adversaire s'arrête en ayant mit un des pjs en respect et que tous n'ont plus comme choix que de s'arrêter de se battre ou de provoquer la très probable mort ou mutilation de l'un d'entre eux. Ou si un personnage est malmené par un adversaire légèrement plus fort et se sait perdre et être capturé à terme et qu'il s'aperçoit qu'il peut se mettre à l'abri en sautant par dessus un précipice, mais court alors le risque de ne pas survivre à la chute. (...)
De même, si, à l'instar de l'ennemi de Spiderman, le « méchant » laisse le choix entre sauver un être cher du protagoniste, sauver un bus d'innocentes victimes ou s'en prendre à lui et le capturer. Bref, ce qui rend lecombatintéressant, c'est non seulement d'augmenter les enjeux, mais de les transformer en choix. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, le plaisir vient du fait d'hésiter et de faire ces choix (et donc de l'enjeu et de la peur de se tromper) plus que d'en appliquer les résultats, même leurs conséquences doivent être réelles. Ainsi, l'accroissement du rythme ou du côté épique d'uncombatvient de l'accroissement du nombre de choix important, pas de la vitesse à laquelle se font les descriptions ou de leur grandiloquence. (...)
Une autre technique très efficace (pour tout type d'opposition) et de relancer l'intérêt en changeant de type d'opposition. Ainsi une confrontation verbale ou athlétique qui évolue encombatqui lui même évolue ou pas en un autre type de conflit. Très souvent cela se fait conjointement avec une augmentation des enjeux. C'est d'ailleurs le cas dans l'exemple de Spiderman cité plus haut ou lecombatdevient une conflit interne entre choisir de sauver Mary Jane ou le bus d'adolescent et enfin une course de vitesse dont l'enjeu est de réussir à sauver les deux. (...)
Autre exemple avec un des plus grands clichés du cinéma d'action : A et B se battent aux poings. Le conflit est uncombatclassique. A voit le flingue de B sur le sol. Les deux se précipitent. Le conflit passe des poings à la course. (...)
Puis B le récupère et commence à vouloir s'en servir mais A tente de l'en empêcher avec ses talents de kung fu. Le conflit repasse alors à uncombat, mais l'opposition ne se fait plus par un échange de coup, mais entre laisser ou pas l'opportunité à B de tirer, puis en réussir ou pas à se jeter à couvert et « esquiver » ou pas la rafale, etc... Lecombatdevient immédiatement plus vivant et plus intéressant que si on reste sur une simple opposition classique. Même si cela reste sur des choses aussi simples que qu'un duel entre deux combattants à l'épée qui les laissent tomber pour essayer de s'étrangler mutuellement ou faire arriver un objet explosif entre deux combattants et les voir passer d'un objectif martial à « rattrapons ça avant que ça nous explose à la figure ! (...)
Un truc pratique pour y arriver et préparer des combats originaux est de lister les compétences sous-utilisées en jeu et de justifier leur utilisation. Ainsi uncombatsur un sol glissant ou dans des cordages imposera sans doutes de savoir garder son équilibre ou de se remettre debout avant que l'adversaire arrive. De même pour uncombatdans un musée de cire qui fera alterner discrétion/dissimulation etcombat, Enfin, une autre ruse très facile et qui revient au même est d'utiliser plusieurs conflits simultanés. Genre je me bats et je saute de plate forme en plate forme, ou je monte sur l'échelle, ou je suis sur une scène de théâtre et doit rester discret et donc me souvenir de mon texte ou me remettre mon déguisement pendant quelques passes d'armes, avant de ré-enchaîner de plus belle... 3. (...)
En résumé... Bref, les techniques ne manquent pas et il y en a encore bien d'autres, mais on peut résumer ça à quelques principes de bon sens de base : Traitez une scène decombatcomme n'importe quelle autre et non comme quelque chose à part, un exercice de style ou un passage obligé ; Lecombatn'est généralement qu'une toute petite partie d'une opposition bien plus large ; Laisser les joueurs vous surprendre ; Rendez chaquecombatunique, et évitez à tout prix tout ce qui est anonyme (décor, adversaire, conditions de victoire, etc...)Pour le début de cet article, cliquez ici 2. une scène de combat est un conflit comme les autres. 2.1. les composantes du conflit. Une chose est sûre, c'est que même si on ne sait pas trop ce qu'est un conflit d'un point de vue narratif, une scène de combat en fait très probablement partie. Il n'est pas rare de définir un conflit (et par généralisation un drame ou une histoire) par la phrase suivante : c'est quelqu'un qui veut quelque chose et quelque chose ou quelqu'un tente de ...