Chapitre VII - Les Forgerons Kaiu
sur Pénombre au format (28 Ko)
Isamu-sama nous a présenté Hida Shironage, un samurai du clan du Crabe qu'il a pris comme yoriki. L'homme est bien évidemment de grande taille mais son visage possède des traits délicats comme on en voit très rarement dans sa famille. Shironage-san, qui insiste pour que tout le monde l'appelle par son prénom, est bel et bien un Crabe avec des manières de Crabe mais pourvu d'un vernis indéniable, comme si le fait qu'il ait épousé une fille de la famille Otomo l'ait incité à faire des efforts ...Contient : temple (11)(...) La soirée était bien avancée lorsque le jeune Isawa Tsuke est venu frapper à la porte de mes hôtes L'adolescent en sueur nous a mandés pour rejoindre sire Isamu au plus vite au petittemplesitué juste en dehors des murailles de la ville. Un bref détour par notre auberge nous a permis de récupérer nos montures et d'accourir jusqu'au shugenja. (...)
Un groupe d'homme avait été visiblement grassement payé pour déposer une pierre souillée dans la fontaine dutemple, fontaine servant à bénir les lames à leur sortie des forges. Malgré sa célérité, Isamu-sama était arrivé après que les malandrins aient escaladé le mur d'enceinte dutemple, jeté leur fardeau dans la fontaine et s'en soient retournés sans éveiller le moine de garde. Il nous montra la pierre en question qu'il avait précautionneusement retiré de l'eau en s'aidant de morceaux de bois. (...)
Malgré l'inconfort que cela devait lui occasionner, Isamu-sama décida que nous resterions jusqu'au lever du jour dans letempledans l'éventualité ou quelqu'un déciderait de se livrer à un nouvel acte criminel. Son sens du devoir lui imposait également d'attendre jusqu'à l'arrivée d'une lame qui devait, d'après le moine dutemple, justement être bénie le lendemain. Mieux valait qu'Isamu-sama intervienne et demande le report de cette bénédiction plutôt que de laisser un honnête forgeron se retrouver déshonoré par une fontaine corrompue. (...)
Son créateur se verrait alors invité à rejoindre les rangs des forgerons officiels de la famille Kaiu, un honneur très recherché. Les deux candidats et leurs sensei étaient donc venus autempleaccompagnés par deux juges qui devaient choisir la meilleure épée, Hida Doshun le daimyo local et Kakita Toemon, un prestigieux forgeron de mon clan. (...)
Shiro-san et moi même proposèrent à Isamu-sama de l'accompagner mais il nous donna quartier libre pour la soirée. Il avait décidé de rester près dutempleou un petit campement de tentes confortables avait été érigé le temps des épreuves. Acceptant avec grand plaisir l'invitation de Shiro-san, je m'en retournai donc en sa demeure. (...)
Son apprenti Tsuke-san nous expliqua que tous deux étaient tranquillement assis près de leur tente à étudier lorsque l'attention d'Isamu-sama avait été attirée par un groupe d'hommes furtifs qui tentaient d'escalader le mur d'enceinte dutemple, à l'intérieur duquel reposaient les deux lames dans l'attente de la dernière épreuve. Isamu-sama aurait pu attendre que tous les intrus pénètrent dans letemplepour réveiller les guerriers dans les autres tentes et encercler le bâtiment pendant qu'on allait chercher des renforts. Il aurait pu aussi décider de laisser les hommes agir dans l'espoir qu'ils trahissent leur commanditaire. (...)
L'homme n'avait aucun signe distinctif et ne possédait outre ses armes que quelques bu frappés terres de la Grue, ce qui pouvait ou non constituer un indice. Nous prîmes les dispositions nécessaires en ce genre de circonstances et retournâmes autemplepour en terminer une fois pour toutes avec cette affaire de lames. Ensuite, il nous faudrait courir après les assassins du magistrat que nous servions sans savoir par ou commencer. (...)
Les gardes à l'entrée de la ville n'avaient là encore vu entrer ou sortir personne qui puisse attirer leur attention. Il fallut donc bien retourner autempleet terminer ce qui avait été commencé, ce qui en théorie ne prendrait guère de temps. En effet, la cinquième épreuve est d'un classicisme avéré : on place les lames dans un petit cours d'eau, dégainées et enfoncées dans le sol, puis on regarde comment les feuilles entraînées par le courant se comportent, ce qui indique la destinée de l'arme. (...)