Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : course (4)(...) « Maintenant, dit mon oncle, déjeunons ; mais déjeunons comme des gens qui peuvent avoir une longuecourseà faire. » Le biscuit et la viande sèche furent arrosés de quelques gorgées d'eau mêlée de genièvre. (...)
Je me relevai, les bras en avant, essayant les tâtonnements les plus douloureux ; je me pris à fuir, précipitant mes pas au hasard dans cet inextricable labyrinthe, descendant toujours, courant à travers la croûte terrestre, comme un habitant des failles souterraines, appelant, criant, hurlant, bientôt meurtri aux saillies des rocs, tombant et me relevant ensanglanté, cherchant à boire ce sang qui m'inondait le visage, et attendant toujours que quelque muraille imprévue vint offrir à ma tête un obstacle pour s'y briser ! Où me conduisit cettecourseinsensée ? Je l'ignorerai toujours. Après plusieurs heures, sans doute à bout de forces, je tombai comme une masse inerte le long de la paroi, et je perdis tout sentiment d'existence ! (...)
Ces idées, on le comprend, se présentèrent à mon esprit sous une forme vague et obscure. Je les associais difficilement pendant cettecoursevertigineuse quiressemblait à une chute. A en juger par l'air qui me fouettait le visage, elle devait surpasser celle des trains les plus rapides. (...)
Alors, comme un enfant, je fermai les yeux pour ne pas voir toute cette obscurité. Après un laps de temps assez long, la vitesse de notrecourseredoubla. Je m'en aperçus à la réverbération de l'air sur mon visage. La pente des eaux devenait excessive. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...