JdRP Scénarios : Burning Visions
Ce scénario pour le Monde des Ténèbres (fortement inspiré de celui de White Wolf) va amener les joueurs à interpréter des SDF (personnages spécialement crées pour l’occasion) investis d’une mission désagréable. Les sources d’inspirations sont nombreuses : on peut citer Celui qui survit (James Herbert), The Crow, Spawn et le Canard Enchaîné. (...)
Ils sont agressés tout d’abord par une lumière vive et changeante, dans laquelle on distingue bientôt toutes les nuances du rouge au jaune. La chaleur est intense. Ils se rendent alors subitement compte qu’ils sont en plein milieu d’un incendie, dans une pièce uniquement meublée de paillasses et sans aucune fenêtre. Une porte, fermée, a déjà commencée à s’embraser, et la seule sortie visible est un trou, probablement pratiqué à la masse, dans le mur à côté de la porte. (...)
Par exemple, que nous sommes le Vendredi 19 avril 1997, qu’il est presque 1 heure du matin, et que les personnages sont à Paris. Plus précisément dans le nord-est de Paris. La bâtisse qui a brûlé est un ancien collège, qui a été rénové par la Ville de Paris pour en faire un foyer de SDF, appelé Foyer Parthas. Il est miraculeux que les personnages aient survécus, car à l’odeur, ils devaient avoir beaucoup bus, la veille. Pour le moment, les pompiers n’ont réussi à trouver aucun autre survivant, et la lutte contre le feu (en contre l’extension du feu) durera probablement jusqu’au lendemain matin. En attendant, les personnages sont interrogés sur le nombre de personnes présentes dans le foyer, sur les habitudes de coucher des SDF, etc.. Bien sûr, ils ne sauront pas répondre à toutes ces questions. S’ils parlent du pendu, le détail sera noté, bien qu’il soit manifeste que les informations données ne sont pas prises au sérieux. (...)
Errant sans buts, et sans souvenirs, ils se trouvaient à proximité du foyer alors que celui-ci prît feu. La circonstance particulière dans laquelle cet incendie s’est déclaré est la cause de leur réincarnation : en effet, l’incendie est d’origine criminelle, et instinctivement (on apprend énormément de choses au moment où on passe de la vie à trépas), les trente SDF qui ont péri dans le drame s’en sont rendus compte. Ils ont alors poussé un formidable cri de haine. La société qui les avait repoussés avait déjà fait naître en eux un ressentiment et une amertume très forte. (...)
La haine et la rancoeur furent tels que les âmes s’élevèrent dans un maelström flamboyant au dessus de l’incendie, et la tempête d’âmes qui faisait rage dans l’Autre Monde (où les SDF allaient être prisonniers jusqu’à ce qu’ils soient vengés) a emporté les âmes des personnages. La haine des tués était tellement forte qu’elle parvint même à vaincre la mort, et certaines des âmes furent projetées à nouveau dans les corps en train de se carboniser. (...)
Mais sans le savoir, les personnages sont désormais investis d’une mission dont ils ne pourront pas aisément se débarrasser : ils doivent venger les morts… Explications : Le foyer Parthas occupé par les SDF se situe depuis des années dans un petit pâté de maisons fort dépeuplés. La plupart des bâtiments appartenaient à la Mairie de Paris et ont été dans les années Chirac peu à peu revendues à une entreprise française, la SP2C (Société pour la construction civile), pour masquer par les ventes de patrimoine les déficits de la ville. La SP2C est une société appartenant à Jean-Marc Crétier, un multi-millionnaire quelque peu imbu de sa personne, et qui entends étendre sa domination sur le parc immobilier Parisien. En fait, la SP2C cache un amas de sociétés toutes détenues par cette unique personne. Elle emploie exactement 5 personnes, et n’est chargée que d’acheter puis de revendre à d’autres parties de l’amas sociétaire. Ainsi, une des préoccupations majeures de la SP2C pour le moment est de trouver un emplacement qui pourra accueillir la construction d’un méga-complexe cinématographique au coeur de Paris qu’une autre société sera chargée de construire. La création d’une véritable nébuleuse de sociétés intermédiaire n’est qu’une astuce pour rendre les comptes le plus opaque possible. Jean-Marc Crétier, à travers sa société écran, a immédiatement demandé à la Mairie de Paris de lui céder les quelques bâtiments qui lui appartenaient encore, dont le fameux foyer Parthas. Mais les élections sont déjà annoncées et la campagne bat son plein. Il ne s’agit donc pas de faire d’esclandre, d’autant plus qu’un certain nombre d’affaires menacent déjà d’exploser et que le Canard Enchaîné veille à tout faux pas commis par la Mairie. Dans ces conditions, il est hors de question de s’attirer l’inimité de Droit au Logement (DAL), qui soutient activement ce foyer. Après avoir tout de même tâté le terrain auprès de DAL, la Mairie a donc opposé un non catégorique aux demandes de la SP2C (du moins jusqu’à ce que les affaires se calment). Mais d’une part, il est peu probable que les affaires se calment, et d’autre part, les commanditaires du complexe cinéma (une grande société de distribution) commencent à s’impatienter. Il est donc temps de jeter les scrupules aux orties… Crétier ordonne donc au dirigeant de la SP2C, Eric Stolzenberg de passer à l’acte et de détruire purement et simplement le bâtiment gênant en simulant un accident. Malheureusement, un coursier de la SP2C, Ibrahim Sallah, est également membre de l’association Droit au Logement (avec qui il a participé à la fameuse campagne des élections présidentielles). L’homme s’est rendu compte des plans de la SP2C en visionnant les plans architecturaux. Il a immédiatement demandé des explications à son patron, visiblement gêné. Le projet était à deux doigts d’aboutir, et il n’était pas question de laisser un vulgaire coursier, engagé le mois précédent gâcher toute l’action. Eric Stolzenberg a alors menacé son employé de le licencier sur le champ, mais cela ne semblait pas troubler Ibrahim, qui bien qu’ayant passé par le chômage et la misère, a gardé sa fierté berbère, et tout ce qui fait la beauté de ce peuple. Cependant, Stolzenberg a vite fait de trouver la faille : elle se situait au niveau de la famille du coursier : sa femme Naïma et ses 6 enfants… Les menaces de mort ont suffi à réduire le pauvre homme au silence. La nuit du drame : Réduit au silence, mais portant un lourd secret, Ibrahim Sallah était au désespoir. D’un côté, il y avait la vie de nombreux SDF, de l’autre, tout ce qu’il possédait. Ibrahim savait que son patron ne plaisantait pas : à de nombreuses reprises, un monstre blond avait été aperçu près de son domicile, et Stolzenberg l’avait prévenu qu’il avait engagé un mercenaire. Le soir du drame, Ibrahim se rendit donc au foyer pour passer la soirée avec les hommes qu’il avait défendu jusqu’à présent. Son humeur était sombre, mais il essayait au mieux de la cacher. Il essaya par des allusions discrètes à convaincre les SDF de passer la nuit ailleurs, mais cette semaine, la température était à nouveau tombée. Puis, quand les SDF se retirèrent progressivement dans les petits dortoirs (en fait, d’anciennes salles de classe) et qu’Ibrahim se retrouva seul, il monta jusqu’à une petite passerelle, accrocha une corde qu’il avait préparée à l’avance autour d’une poutre et se pendit pour ne plus avoir à supporter ses remords. Plus tard, alors que le corps pendait silencieusement dans l’obscurité, Gurt Mønson, le mercenaire engagé par la SP2C arriva aidé de deux complices, lourdement chargé avec des fûts d’essence. Il répandit tout cela au niveau du rez-de-chaussée, observant avec amusement les pieds d’Ibrahim se balancer au-dessus de lui. Quand tout fut prêt, il alluma simplement une cigarette et la laisser tomber avant de partir tranquillement rejoindre sa voiture. Il savait que les pompiers concluraient vite à un accident, étant donné la vétusté des lieux, et ne s’est même pas soucié des fûts vides, laissés sur place. La suite, les personnages l’ont vécu… Un repos relatif : Lorsque les personnages se réveillent, le lendemain matin, ils vont probablement se sentir quelque peu désorientés. Sur une table sont posés leurs vêtements, nettoyés et vaguement rapiécés. (...)
C’est un abri qui en vaut un autre, et cela ôtera déjà une sérieuse épine du pied des personnages… Plus tard, durant l’enquête, les personnages voudront peut-être en savoir plus sur Ibrahim Sallah. Dédé le connaissait bien : Ibrahim était un des ses compagnons de bataille pour Droit au Logement, et Dédé se laissera bientôt gagner par la nostalgie du temps passé. Il parlera avec ferveur de cette période, vieille d’un an, durant laquelle il fut un digne combattant de la justice. « Ah, comme nous avons résisté aux CRS qui tentaient de nous déloger ! » lâchera-t-il dans un soupir. Puis : « c’est amusant que tu me parles d’Ibrahim : j’ai justement sauvé des décombres une photo de nous. C’est la seule chose que j’ai pu retrouver, et c’est un miracle que la photo soit encore en état ». (...)
Dire que la photo est « en état » est beaucoup dire : en fait, on peut tout juste encore reconnaître ce qu’elle représente. Elle est en partie détruite, les bords sont carbonisés, et la chaleur de l’incendie en a alterné les couleurs et boursouflé la surface par endroits, mais on peut encore y reconnaître une assemblée de personnes, Ibrahim en son centre. Un observateur attentif pourra également y trouver un des personnages, mais hormis ces deux individus et des bannières revendicatrices aux slogans périmés, rien d’autre n’est apparent. (...)
Si les personnages prennent leur courage à deux mains et décident de mener des fouilles dans les décombres, ils pourront mettre à jour à l’endroit approximatif où se trouvait l’arrière cour une série de jerricans, qui devraient enlever les derniers doutes (s’il en restait) sur l’origine criminelle de l’incendie… Vers le précipice : Les personnages ne sont pas libres… bien qu’ils puissent avoir l’illusion de l’être. (...)
Bien que les moyens qu’ils aient à leur disposition soient assez limités, ils pourront se montrer efficaces en utilisant le lien qui les relie aux personnages pour les pousser en avant, à travers des visions qui ébranleront sérieusement le mental des PJs. Que ceux-ci s’intéressent ou non à l’affaire ne changera pas grand-chose. Ces visions sont destinées à les pousser en avant, soit vers une juste vengeance, soit vers une folie meurtrière. Ces visions sont de deux types : les visions personnelles, d’une part, vont faire revivre à un personnage seul des événements du passé d’un des sans-abri décédés. Ces visions sont toujours stressantes, et le personnage, bien que plongé dans la scène, est plus un spectateur impuissant qu’un acteur. Durant ces visions, le personnage concerné restera les yeux dans le vide, totalement insensible aux stimuli extérieurs. D’autre part, des visions générales vont affecter tous les personnages simultanément. Il s’agit alors de perturbations de la réalité, qui ne seront perceptibles que pour les personnages. (...)
Ceuxci vont probablement y réagir d’une façon qui sera vraiment bizarre pour l’homme de la rue… ce qui peut donner lieu à des situations gênantes. Voici quelques exemples de visions. Le type en est précisé entre parenthèses : - (vision personnelle) Le personnage se retrouve enfant. (...)
Plus tard, elle se retrouve à la porte, ses deux filles assises sur le bord de la route. Elle sait qu’elle est à nouveau enceinte. - (visions collectives) Alors que les personnages se promènent dans la rue, ils aperçoivent au loin un sans-abri qui semble les fixer intensément. (...)
Vous pouvez utiliser cet événement autant de fois que vous le voulez, en changeant légèrement la description du SDF. - (vision collective) Un homme de type berbère est debout au milieu d’un grand boulevard. Il a la bouche largement ouverte et le regard vague. (...)
Il est comme une statue, une image en surimpression sur la réalité. On peut voir sur son cou les marques laissées par une corde. Il s’agit bien évidemment d’Ibrahim Sallah, et cette scène permet aux joueurs d’obtenir une description de l’individu. Chez Ibrahim Sallah : Si les personnages se rendent au domicile d’Ibrahim Sallah, ils se trouveront face à un groupe de bâtiments comme il y en a beaucoup dans les quartiers populaires de Paris : quatre immeubles délabrés organisés en carré, laissant ainsi de la place pour une petite cour intérieur. Tout ici respire la pauvreté : le crépi des murs n’est plus que souvenir - bien que la façade donnant sur la rue ait été refaite voilà peu, des tags s’expriment de-ci de-là, en des slogans ravageurs et des signatures bariolées, à peine dérangés par un « La vie se meur » intrus, témoignant d’une sensibilité refoulée. Tellement refoulée qu’interrompue avant la fin… L’entrée des différents immeubles se trouve à l’intérieur de la cour. Un porche à l’état inquiétant y mène. (...)
Bien que des remarques lourdes fusent de temps en temps, l’intelligence n’est pas le point faible de la bande, et ils seront capables de reconnaître l’honnêteté de leurs interlocuteurs. S’ils annoncent qu’ils s’inquiètent pour Ibrahim, ils seront accueillis avec beaucoup plus de sympathie. Ibrahim a disparu depuis le soir de l’incendie, et cela inquiète beaucoup les habitants du lotissement : Ibrahim était quelqu’un de très apprécié en ce sens qu’il a traversé toutes les galères sans jamais oublier ses amis. Son action au sein de Droit au Logement était largement approuvée. Mais ce qui inquiète surtout, c’est la présence d’une voiture de luxe (une BMW) qui a été vue à de nombreuses reprises dans le quartier (il s’agit en fait de Gurt, effectuant de la pression psychologique). La voiture n’a pas été remarquée depuis le soir de l’incendie, mais des gens louches traînent encore dans le coin. Passé la barrière des gardiens, les personnages pourront arriver jusqu’à Naïma Sallah, la veuve qui ne le sait pas encore. Après avoir bravé les odeurs de choux et de pâtes froides des escaliers en bois branlants, les personnages arrivent devant la porte de l’appartement. (...)
Naïma ne sait pas encore que son mari est mort : la police n’a pas retrouvé le corps, et son absence, bien qu’inquiétante, n’est pas encore désespérante. Si les personnages prétendent être des amis d’Ibrahim, elle les pressera de questions. Pour elle, c’est sûr, il a eu des ennuis avec les policiers du coin, qui n’hésitent jamais à embarquer les algériens pour une quelconque raison. (...)
En interrogeant Naïma – qui adore parler – ils pourront apprendre toutes les informations nécessaires sur la situation professionnelle et sur ses activités au sein de droit au logement. Elle pourra également confier que depuis quelques temps, Ibrahim avait perdu l’appétit et avait l’air soucieux, mais elle mettait cette attitude sur le compte de soucis au travail. En fait, elle sait qu’Ibrahim s’entendait très bien avec son patron, Eric Stolzenberg, jusqu’à dernièrement. Il allait manger régulièrement chez ce dernier, mais toujours seul. Non, elle ne sait pas où habite cet homme, et Ibrahim gardait son carnet d’adresse toujours sur lui (Naïma connaissant par coeur le numéro de ses amies…). Les personnages ne pourront rien apprendre de plus. A eux de voir s’ils annoncent ou non la mort de son mari. Les deux alternatives sont cruelles… La SP2C et Droit au Logement : L’enquête peut à un moment ou à un autre mener les joueurs jusqu’à ces deux organisme. Dans les cas de la SP2C, les personnages vont se retrouver devant une impasse : après avoir cherché dans un annuaire l’adresse précise de la société, ils se rendront probablement au siège social, dans le 4ème arrondissement. L’immeuble ne paye pas de mine : bien protégé par un système de porte à code, les personnages devront attendre que des employés en sortent pour s’y introduire. A moins qu’ils ne désirent se faire passer pour des livreurs… Dans tous les cas, la SP2C loue quelques bureaux au troisième étage. Il n’est pas difficile d’y parvenir, mais quelque soit l’heure d’arrivée des personnages, les bureaux sont fermés. (...)
Il n’y a pas de courrier non plus : les courriers sont redirigés par la Poste, et seule une femme de ménage vient nettoyer une fois par semaine. Rien en tous cas ne permettra aux personnages de trouver une piste… Du côté de Droit au Logement, les informations pourront être plus intéressantes pour comprendre ce qui se passe… encore faut-il poser les bonnes questions ! Ibrahim était effectivement un militant de la base : il était toujours présent lorsqu’il s’agissait de défendre une cause. (...)
Bref, tout le monde se souvient de lui, mais tout le monde se moque de ce qu’il est devenu. Evoquer la SP2C n’apportera rien non plus : Droit au Logement n’a jamais eu de contacts avec cette société, et ne la connaît même pas. Par-contre, concernant le foyer de SDFs, les PJs pourront apprendre qu’environ un mois avant l’incendie, la mairie de Paris a fait une discrète proposition de relogement de tous ces sans-abris. Mais la proposition avait alors été jugée insuffisante par les dirigeants de l’association, d’autant plus qu’un accord entre les deux parties aurait pu servir d’argument lors des élections prochaines. La Mairie n’a fait qu’une proposition, et n’a pas insisté après le refus. (...)
Nettoyage par le vide : Cet événement se déroule après la visite des personnages à Naïma Sallah. Gurt, même après la mort de Ibrahim, a continué à faire surveiller sa famille. Le passage des personnages n’est donc pas passé inaperçu. (...)
Sur lui, ils pourront se saisir d’un téléphone portable dont les mémoires ne contiennent qu’un numéro, sans identifiant. Utiliser l’annuaire inversé ou un autre stratagème permettra de trouver enfin l’adresse d’Eric Stolzenberg. N.B. Il se peut que les personnages aient été blessé durant le combat (c’est même souhaitable). (...)
Même si le personnage est mort, il se réveillera au bout d’un certain temps : la haine des sans-abris décédés dans l’incendie est suffisamment forte pour faire de nombreux miracles… Cela ne se fera cependant pas sans conséquences sur le plan psychologique. (...)
C’est au MJ de mesurer les dégâts et forçant les joueurs à perdre des points de santé mentale à Cthulhu, d’Humanité à Wraith ou Vampire, etc.. La Demeure Stolzenberg : Les joueurs auront probablement du mal à réprimer une certaine rage face à la situation : entre les pressions des fantômes et les attaques de mercenaires, il y a de quoi devenir fous. (...)
S’ils ont constaté leur relative immortalité, cette rage sera peut-être agrémentée d’un sentiment justifié d’invulnérabilité. Nul doute qu’ils se rendront immédiatement chez Stolzenberg pour lui demander des comptes. Comment réfréner cette rage ? C’est tout simple : Stolzenberg n’est pas là. Il est parti faire un voyage d’affaire en Allemagne, du côté de Francfort, juste avant que n’ait lieu l’incendie. Sa femme et son fils de 13 ans sont toutefois à la maison. Mélanie Stolzenberg ne sait pas quand son mari va rentrer, et elle ne sait rien non plus des agissements de son mari. Comment les personnages vont réagir à ce nouvel obstacle, on ne peut le prévoir, mais tous les indices utiles se trouvent à l’intérieur de la maison. (...)
Ils peuvent tenter de pénétrer dans la maison à l’insu de Mélanie, ou bien user de la force (avec les baisses de moralité que cela implique). Ils trouveront alors dans le bureau de Stolzenberg deux choses importantes : d’une part, une copie des plans d’architectes pour un nouveau complexe cinématographique. (...)
Le mobile apparaît alors avec encore plus d’évidence. Sur le mur du bureau, des photos montrent visiblement Stolzenberg dans de nombreuses positions. Dans de nombreux cas, il est montré avec un home grassouillet, au nez épaté, surmonté d’une infâme paire de lunettes aux montures extrêmement larges et souligné d’une moustache drue et noire. L’analogie avec les différentes visions qu’ont pu expérimenter les personnages ne laisse aucune place au doute : il s’agit bien de l’ennemi. (...)
En interrogeant Mélanie, ou en fouillant plus avant dans les papiers, les personnages pourront découvrir le nom de l’individu : Jean-Marc Crétier. Trouver son adresse est alors un jeu d’enfant. Il habite dans une banlieue luxueuse de Paris. Le Choix : Dès qu’un des personnages a nommé l’ennemi ou son adresse, l’environnement change : les personnages viennent de basculer un peu plus dans le monde des morts. (...)
Tout devient plus sombre, et les seules couleurs qui ressortent sont les couleurs chaudes : le rouge, l’orange, le jaune. Quelque soit le moyen que les personnages utilisent pour se rendre chez Crétier, ils seront seuls : le RER est vide, les routes qu’ils croisent sont vidées de toutes voitures, sauf celles en stationnement. (...)
Plus ils avancent vers leur ennemi, et plus le chemin se resserre, et plus les flammes qui les guident semblent fortes. Les personnages n’auront aucun mal à rentrer dans la demeure de Crétier : une vaste villa extrêmement luxueuse. Inexplicablement, toutes les lumières de la maison sont allumées, et les portes sont grandes ouvertes. (...)
Les personnages pourront sans peine pénétrer dans un bureau dont les proportions semblent impossibles et au milieu duquel trône un secrétaire derrière lequel est assis Crétier. Lorsque les personnages entrent dans la pièce, les murs s’estompent, et sont remplacés par une muraille d’ombres mouvantes. (...)
La scène doit avoir un caractère mystique, mais les personnages doivent bien comprendre qu’ils sont là en présence de tous les morts du foyer Parthas. Crétier lève la tête avec appréhension, en attente. C’est maintenant aux personnages de décider : ils pourront commencer à discuter avec Crétier, mais celui-ci rejette toute responsabilité dans cette affaire. Il ira jusqu’à utiliser l’excuse habituelle dans ce genre de situation : « je ne savais rien : ce sont mes employés qui gèrent tout ». Quoi qu’il en soit, on remarque aisément que Crétier n’a pas la conscience tranquille. Si la conversation s’éternise, le personnage qui porte une arme (probablement dérobée à Gurt ou a ses sbires) ressent une violente douleur au niveau de la tête. Il se sent forcé de tuer Crétier. Les personnages devront maintenant faire un choix : seront-ils assez poussés par la haine pour abattre Crétier comme un chien ? Ou essaieront-ils de lutter contre cette haine en repoussant les fantômes ? Examinons les deux fins possibles : - Ils tuent Crétier. Immédiatement, les fantômes disparaissent dans un envol d’âme somptueux. Mais à leur place, ils laissent les flammes du brasier qu’ils ont gardé pour cette occasion. La maison prend feu, et le cadavre de Crétier subit une sorte de combustion spontanée qui ne laisse rien de l’homme d’affaires. Les personnages doivent quitter la villa avant de périr à leur tour, à moins que ce soit justement ce qu’ils recherchent. (...)
Même s’ils remportent le combat - ce qui sera très difficile – il leur restera à savoir ce qu’ils vont faire de Crétier. Et maintenant ? Les personnages seront peut-être surpris d’être encore en vie : celle-ci ne tenait en effet qu’à la haine des sans-abris décédés. (...)